Le Sud-Africain Bun Xapa s’apprête à dévoiler un premier album, où l’esprit des anciens se laisse aller sur les effluves de l’afro-house. On vous propose de découvrir le titre « Sinikeli » en avant-première.
Depuis sa discrète incursion dans le game de l’afro-house en 2018, Bun Xapa s’est distingué par son style hors du temps où dancefloor et spiritualité ne font qu’un. Une personnalité qui a tapé dans l’oreille de DJ Satelite qui l’a pris sous son aile en sortant une poignée d’EP sur son label Seres Produções. Bun Xapa répondait d’ailleurs à nos questions en début d’année, au détour d’un DJ set autobiographique, dans lequel il nous présentait ses premiers travaux. Le jeune DJ et producteur originaire de la province de l’Etat-Libre en Afrique du Sud a déjà fait du chemin et s’apprête à sortir un premier album qu’on sait déjà réussi, intitulé Amasukwini, en hommage au clan de ses ancêtres. Une tribu considérée comme très forte, qui ne connaît pas la peur, et dotée d’une attitude vicieuse, comme un « chien prêt à bondir sur un morceau de viande ».
Bun Xapa célèbre sa descendance dans le monde moderne, traduisant ces traits de caractère guerriers dans un album puissant et mental. Il y trouve le juste milieu entre le brut et l’organique, la danse et la méditation, en s’entourant notamment de producteurs et vocalistes qui viennent moduler ces hommages à l’histoire afin de « montrer une combinaison de différents styles d’afro-house, grâce à des artistes qui sont dans le milieu mais qui ont tous un style singulier ». On y croise alors entre autres K.O.D, BlackPearlz, Warren Deep, Kaygo Soul ou encore ZIDDO, que l’on a récemment découvert sur le label. Il invite aussi la chanteuse Lundiswa Plaatjies sur « Sinikeli », le morceau en écoute ci-dessus qu’il décrit comme le « cri d’une nation qui veut récupérer sa terre, les coutumes et les traditions de ses ancêtres ». Un pied dans le passé et les yeux tournés vers le futur, l’album fait de nombreux clins d’œil à ses aïeux, avec des morceaux comme « Dance of the Lost Tribe », « Elephant People », « Mama Afrika » ou « Return of the Sage ». « Ces chansons sont de la musique folklorique africaine », nous dit-il. « J’essaie donc de les traduire sous forme de musique électronique pour célébrer ma tradition, ma culture et mes ancêtres. Par exemple, “Return of the Sage” est samplé d’une chanson folklorique Xhosa connue, “Uzawguga Akunamolokazana”, une vieille femme qui chante à son fils qu’il vieillira sans épouse. »
L’album sera disponible le 6 août sur Traxsource et le 20 août sur toutes les plateformes.